Si tu avais été mon premier bébé

À mon deuxième bébé…

Dans la loterie de la vie, j’ai été très choyée. J’ai eu ta sœur, puis je t’ai eue. Deux enfants tellement, tellement uniques. En santé. Délivrées plus qu’à terme.

Merci la vie.

Quand même, je ne peux m’empêcher de penser, de me questionner – que serait-il arrivé si tu avais été mon premier bébé?

Je me dis que j’aurais eu le temps de t’attendre. J’aurais compté les jours et noté les coups de pieds. Alors que, là, en étant déjà maman, j’avais beau tenter de vivre chaque jour d’impatience, j’étais déjà tellement occupée.

Si tu avais été mon premier bébé ? J’aurais eu plus de photos de toi dans mon téléphone. J’aurais écrit chaque petite nouveauté dans un cahier. Nous aurions eu tout le temps du monde à se bercer dans le silence.

J’essaie! J’essaie que tout soit égal…

Mais c’est complètement hors de mon contrôle. Non pas que je ne vous aime pas avec la même intensité, mais je ne peux tout simplement pas te donner ce que je donnais à ta sœur à son âge.


J’ai les bras chargés. Mes minutes se succèdent si rapidement. Je n’ai pas la patience d’avant.

Je pourrais te dire désolée, mais j’ai envie de te remercier.

Merci d’être aussi indulgente avec moi. De me laisser le temps de m’adapter à cette nouvelle réalité de moi avec deux enfants. Merci de me lancer plusieurs rappels pour que je comprenne que tu as faim avant de sonner l’alarme.

Merci de me laisser partager mes bras avec ta sœur, car elle en a encore besoin tout comme toi.

J’ai dû me surpasser, pour toi. 

Tu as fait de moi une femme plus forte. Une maman à la recherche d’elle-même. Je me suis trouvée, avec toi, grâce à toi.

Ta sœur a fait de moi une maman. Tu m’as aidée à retrouver la femme derrière la maman. Tu as fait de moi une meilleure mère

Tu es mon deuxième petit bébé et c’est parfait ainsi. 

C’est ce qui fait de toi, toi. C’est ce qui fait de notre relation ce qu’elle est. C’est ce qui fait en sorte que je t’aime pour tout ce que tu es.

 

Tu es ma chair. Tu es mon sang. Tu viens de mes entrailles. Ta sœur et toi, vous êtes ce que j’ai de plus beau, de plus puissant.

Tu es arrivée en deuxième, mais sache que dans mon cœur, il n’y a pas de deuxième place.