Endors-toi sur moi encore une fois

Endors-toi sur moi encore une fois.

Et une autre fois encore.

Puis… une autre.

Plusieurs autres fois. 

Parce que je ne sais pas quand sera la dernière fois.

Parce que j’en ai encore besoin, tout autant que toi. 

J’ai encore besoin de sentir que je peux t’aider à trouver le sommeil. 

J’ai encore besoin de te voir fermer les paupières tranquillement alors que tes yeux se perdent dans les miens. 

Je veux encore sentir ta chaleur contre la mienne – une chaleur qui devient la nôtre.

Nos deux cœurs collés, aussi près que lorsque tu étais dans mon ventre. 

Ta respiration, douce, profonde, qui me signale que tu es bien tombée endormie. 

Ta petite main qui cherche à s’agripper à n’importe quelle partie de la doudou. La mienne qui caresse ta petite joue… 

Ce n’est déjà plus ce que c’était… 

J’ai l’impression que ces moments de douceur nous quittent peu à peu. Tu t’endors comme une grande dans ton lit pourtant encore si petit. 

Il y a toutefois des journées plus difficiles. Des petits bobos à guérir. Des petites larmes à sécher. 

Tu te glisses contre moi et nous nous berçons… 

Et là, je redeviens ton havre de réconfort. Mes bras sont à nouveau essentiels à ton sommeil. 

Et je te serre fort, fort, parce que je sais que cet instant ne durera pas. 

Et je te regarde dormir en tentant par tous les moyens de figer le temps. 

Et je finis par ne plus penser à rien, parce que nous sommes si bien. 

À quand la dernière fois ? 

Je ne sais pas. Je ne veux pas savoir. 

Endors-toi encore une fois sur moi. 

Juste une autre fois. 

Repoussons le plus loin possible cette dernière fois. 

Je veux me souvenir longtemps, encore longtemps, de ce que c’était de t’avoir assoupie contre moi.